La start-up Saxol de Linksium mise à l’honneur

La startup a été mise à l’honneur et récompensée pour l’ensemble de ses actions visant à améliorer la tolérance et l’efficacité des chimiothérapies par le Cancéropôle Lyon Auvergne-Rhône-Alpes (CLARA) début avril à l’occasion du Forum de la recherche en cancérologie.

Sur la photo, de gauche à droite : Philippe Bordeau, CEO de Saxol ; Valentine Panel, pôle expertises Linksium ; Hind Hafsi, Chef de Projet Innovations biomédicales au CLARA

 

La startup SAXOL développe une solution capable d’améliorer la qualité de vie des patients sous chimiothérapies. En effet, cette forme de traitement anticancéreux présente souvent des effets indésirables, tels que les neuropathies, qui impactent grandement le patient dans son processus de rémission. Issu du laboratoire de l’IAB (CNRS, INSERM, UGA), le projet à l’origine de SAXOL repose sur la découverte de Carba1 qui agit en synergie avec le Taxol® permettant d’en diminuer les doses tout en maintenant son efficacité thérapeutique. Il active également une enzyme du métabolisme, ce qui exerce un effet neuroprotecteur sur l’organisme du patient. Actuellement en stade préclinique, SAXOL travaille sur le développement du premier médicament préventif contre les neuropathies périphériques qui touchent plus de 70% des patients sous chimiothérapies.

SAXOL : LA STARTUP BIOTECHNOLOGIQUE FRANÇAISE RÉVOLUTIONNE LA PRISE EN CHARGE DES NEUROPATHIES PÉRIPHÉRIQUES ET DÉPLOIE UNE STRATÉGIE DE FINANCEMENT POUR ACCÉLÉRER SON DÉVELOPPEMENT

Cette avancée majeure dans la prévention des neuropathies périphériques pourrait avoir un impact sur la tolérance des traitements par chimiothérapie, en optimisant les doses prescrites tout en réduisant les effets secondaires, améliorant ainsi la qualité de vie de millions de patients.

Saxol, la startup biotechnologique fondée fin 2024, ambitionne de transformer la prise en charge des neuropathies périphériques grâce à son approche innovante et préventive. L’entreprise, actuellement au stade préclinique, a mis au point une thérapie de rupture visant à traiter la cause des neuropathies périphériques. Une solution qui permettrait à des millions de patients sous chimiothérapie de mieux tolérer leur traitement, et augmenter ainsi les chances de réussite de ces thérapies.

Grâce à sa découverte, Saxol s’est vue récompensée conjointement par Linksium et le CLARA (Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes) lors du Forum de la recherche en cancérologie organisé les 1-2 avril à la Maison Minatec de Grenoble

Un espoir pour un besoin médical non satisfait mondialement reconnu

Les maladies des fibres nerveuses appelées neuropathies périphériques (NP) affectent les nerfs périphériques responsables de la transmission des signaux du corps vers la moelle épinière et le cerveau, et inversement. Elles entraînent des pertes d’équilibre, des troubles moteurs, auditifs et sensoriels, des douleurs chroniques et une hypersensibilité, impactant fortement la qualité de vie jusqu’à générer parfois des états dépressifs graves.

Généralement observées chez des patients atteints de diabète, de maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson, ou chez les personnes âgées, les neuropathies périphériques touchent 70% des patients sous chimiothérapies. Pendant le traitement, elles obligent souvent à réduire les doses, voire à interrompre la thérapie. Après le traitement, elles laissent des séquelles durables, affectant la qualité de vie des patients bien au-delà de la maladie. D’où la nécessité de prévenir au plus tôt leur apparition, pour maintenir l’efficacité des traitements tout en réduisant les souffrances à long terme.

Les neuropathies périphériques concernent une large population. Selon les dernières estimations publiées par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), près de 17 millions de nouveaux cas de cancer auraient été diagnostiqués dans le monde en 2018 ; l’Europe en concentre à elle seule plus de 4 millions. Le CIRC estime par ailleurs que d’ici 2040, l’incidence du cancer dans le monde devrait augmenter de plus de 50 %.

Chaque année, dans le monde 10 millions de patients traités par chimiothérapie sont ainsi confrontés à des effets secondaires graves, dont les neuropathies périphériques.*

Or, il n’existe pour l’instant aucun traitement permettant de prévenir ou guérir ces neuropathies. Les traitements existants à ce jour tentent de soulager les symptômes sans adresser la cause sous-jacente, ce qui fait de cette maladie un besoin médical non satisfait.

« Aujourd’hui, les seuls traitements en développement ciblent la douleur sans s’attaquer à son origine. Chez Saxol, nous voulons agir à la source. Notre objectif est d’administrer notre médicament dès de le début de la chimiothérapie, afin de protéger les neurones, limiter les souffrances induites et améliorer l’observance des traitements anticancers. Nous sommes donc dans une approche préventive.”explique Philippe Bordeau, CEO de Saxol.

 

La molécule Carba1, une avancée scientifique stratégique

Saxol est née de la découverte d’une famille de composés neuroprotecteurs, les CarbaS. Développée initialement par l’équipe de recherche publique dirigée par Laurence Lafanechère, la molécule de rupture Carba1, lead composé issu de la famille des CarbaS, a été conçue pour prévenir et protéger les nerfs périphériques avant l’apparition des dommages. Carba1 agit sur le métabolisme cellulaire en rétablissant les niveaux de NAD+ (Nicotinamide Adénine Dinucléotide), une molécule essentielle au fonctionnement des cellules. Cette approche préventive permet, dans les modèles animaux, de protéger de la dégénérescence les fibres nerveuses dès le début du traitement de chimiothérapie, de prévenir les douleurs et les autres manifestations indésirables des neuropathies.

Cette nouvelle génération de molécules, développée par Saxol, protégée par des brevets, est actuellement en phase de développement pharmaceutique. L’entreprise travaille pour cela en étroite collaboration avec des équipes européennes spécialisées dans le domaine des biotechnologies et du médicament.

Saxol prévoit de réaliser des études cliniques sur la tolérance et l’efficacité de Carba1 chez l’adulte au cours des 5 prochaines années, en travaillant en priorité sur les patients traités par chimiothérapie. Dans un premier temps, la molécule va être administré sous forme injectable (chez l’adulte) ; à terme elle pourrait être ingérée. L’objectif à 5 à 10 ans est d’obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM), tout en explorant des applications dans d’autres indications médicales telles que les maladies neurodégénératives et les traumatismes nerveux.

Une équipe au service de la recherche :

  •  Philippe Bordeau, CEO de Saxol ; fondateur de plusieurs biotechs
  •  Laurence (Paturle) Lafanechère, Conseillère scientifique de Saxol, Directrice de Recherche, Co-inventeur des CarbaS
  •  Victor Juarez Perez, Directeur Scientifique et des Opérations de Saxol
  •  Lauriane Bosc, Responsable préclinique de Saxol, co-inventeur des CarbaS
  • Paul Claudon, Responsable du développement pharmaceutique de Saxol

Une levée de fonds déterminante pour accélérer le développement

Grâce au soutien de partenaires stratégiques tels que la SATT Linksium et de BPI France, Saxol a pu rapidement accélérer son programme de recherche et sa mise en route.

Créée il y a 6 mois à peine, la startup est en cours de levée de fonds privés, en complément de financements non dilutifs, comme le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) et d’autres aides publiques, et ce, afin de financer les étapes suivantes de son développement.

Un premier tour de financement doit permettre de lever 2 millions d’euros.

Afin de financer les traitements qui vont permettre, demain, aux patients de mieux supporter les effets secondaires de leurs chimiothérapies, chacun de nous, à titre particulier, peut être acteur. Nous espérons attirer des souscripteurs sensibles aux enjeux de santé publique et au soutien à l’innovation française. Après tout, bien que nous ne le souhaitions à personne, nous sommes tous potentiellement utilisateurs des CarbaS, et pourrions aussi être fiers d’avoir contribué à leur développement.” précise Philippe Bordeau.

Une campagne de financement participatif débutera donc le 7 avril 2025, via la plateforme Capital Cell, spécialisée en santé, après avoir obtenu un avis favorable de son comité d’experts. L’objectif est de réunir 500 000 à 1 million d’euros pour soutenir le développement de Carba1, et ainsi permettre à toutes les personnes sensibles aux enjeux de santé publique de contribuer à leur échelle, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux.

Parallèlement, un investisseur nord-américain, engagé dans les sujets de santé publique, a validé sa participation à hauteur de 1 M€ au premier tour et 2 M€ au second tour.

D’ici 5 ans, Saxol veut apporter les preuves cliniques de l’efficacité de Carba1. Cette étape franchie, l’entreprise envisagera de vendre sa licence à une big pharma pour poursuivre son développement, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère de traitements préventifs des neuropathies périphériques.

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