Dans les médias, les annonces concernant les prouesses de l’IA dans la santé ne cessent de fleurir. Si les médias ne sont pas avares de sensationnalisme, il est vrai que la santé est l’un des domaines où l’intelligence artificielle progresse très rapidement.

Ces derniers mois, des médecins du monde entier ont subi le même sort que les meilleurs joueurs d’échec ou de Go avaient connu avant eux : ils ont été battus par des intelligences artificielles. Il faut dire que l’IA a progressé à vitesse grand V dans la santé et peut se targuer d’avoir relevé des défis aussi nombreux que variés… Diagnostics de cancers rares, prédictions d’efficacité pour des traitements, générations de molécules prometteuses, dispositif intelligent pour le dépistage de la rétinopathie approuvé par la FDA (1)… Les exemples sont légion.

Un diagnostic plus rapide et fiabilisé

Pour assurer une prise en charge optimale d’un patient, le diagnostic de la pathologie est un élément crucial. En effet, une maladie ne saurait être correctement traitée si cette dernière n’est pas correctement identifiée. Sur ce sujet, l’IA apporte de nombreuses solutions.

Tout d’abord, l’intelligence artificielle a démontré qu’elle pouvait atteindre des performances surpassant celles des spécialistes. En effet, de nombreux exemples, en cancérologie notamment, prouvent que des algorithmes correctement entraînés sont capables de mieux diagnostiquer les cancers. Cela est d’autant plus vrai lorsque l’on s’intéresse aux cas les plus rares (2)(3).

Par ailleurs, l’utilisation de l’IA pourrait permettre de contrebalancer la pénurie grandissante de médecins (tant généralistes que spécialisés). Si les professionnels viennent à manquer, leurs temps sera d’autant plus précieux. Or l’IA offrant la possibilité de décharger leurs emplois du temps en les assistant lors de la phase de diagnostic. Des diagnostics qui se voudraient également plus précis.

De plus, en ayant recours à l’intelligence artificielle, les médecins pourraient automatiser le traitement de certaines tâches administratives répétitives et chronophages comme la rédaction de compte-rendus ou la saisie d’informations automatiques optimisant ainsi la gestion de leur temps.

Enfin, en utilisant l’analyse prédictive, une intelligence artificielle pourrait prédire l’apparition de certaines maladies pour un patient donné et ainsi établir un diagnostic prédictif.

Concrètement, l’IA permet de poser des diagnostics plus fiables et cela plus rapidement. Toutefois, il convient de mentionner que les meilleurs résultats sont obtenus lorsque les médecins couplent leurs analyses à celles de l’IA. Ce qui nous conforte dans notre vision d’une IA venant augmenter l’humain, et non le remplacer.

De la médecine curative à la médecine préventive

Si l’intelligence artificielle est capable de poser des diagnostics fiables et rapides, cela s’explique par deux choses : son apprentissage (plus la base de données servant à l’entraînement est exhaustive, meilleurs seront les algorithmes) et une meilleure connaissance du patient.

Mais comment une IA pourrait mieux connaître un patient que le médecin le suivant depuis des années ? Si le médecins sera plus à même de comprendre les émotions, les sentiments ou la personnalité d’un patient, une intelligence artificielle prendra en compte et exploitera de manière plus poussée les données relatives au patient.

Elle sera ainsi capable de coupler les données personnelles d’un patient à des variables externes (environnement, pollution, météo, etc.) lui permettant de mieux comprendre ce dernier.

Ainsi, et en étant assisté d’une IA, un médecin sera capable de mieux suivre un patient, d’identifier des facteurs ou comportements à risques et prédire, grâce à l’analyse prédictive, les probabilités de contracter de futures pathologies. De ce fait, nous passons de la médecine curative à une médecine préventive (4). Et comme le dit l’adage, mieux vaut prévenir que guérir.

Prédire l’efficacité d’un traitement grâce à l’IA

En restant focalisé sur les méthodes d’analyse prédictive, l’IA permet de prescrire le traitement le plus adapté à un patient. Mais comment ?

Tout d’abord, celle-ci connaît très bien le patient et peut donc savoir quel traitement a déjà été efficace par le passé. Mais ce n’est pas tout. L’intelligence artificielle ne connaît pas seulement les données relatives à un seul patient. En présence de données ouvertes, elle pourrait avoir accès aux données de milliers de personnes. Par la suite, il est donc possible de « classifier » les patients, ce qui revient à les regrouper selon certains critères. Ainsi, l’IA peut analyser les précédents de différents patients similaires à celui qu’elle traite, et donc prédire si un traitement sera efficace ou non.

Des pistes étudiées pour l’immunothérapie. Un traitement très coûteux mais qui peut offrir de très bons résultats sur certains types de cancers y répondant. Seulement le traitement peut s’avérer inefficace. Une équipe de scientifiques a donc travaillé sur une IA capable de prédire l’efficacité et la pertinence de l’immunothérapie en fonction du cas pathologique (5).

Revenons en aux cas rares et aux interventions chirurgicales délicates. Dans ces cas là, l’IA peut assister les spécialistes et les guider tout au long de la planification chirurgicale. En couplant analyse prédictive et vision par ordinateur, et en se basant sur les données patients (images radios notamment) l’IA est capable de déterminer la meilleure façon d’opérer le patient.

Vous l’aurez donc compris, l’intelligence artificielle entraînera une véritable mutation de la santé telle que nous la connaissons. Sans remplacer les médecins, mais en les assistant, l’IA les aidera à établir des diagnostics plus rapidement tout en étant plus fiables grâce à l’IA, notamment sur les cas pathologiques rares. Ces diagnostics pourront même être prédictifs, et ils permettront aux médecins d’anticiper de futures maladies. De ce fait, ces derniers pourront intervenir en amont et conseiller leurs patients pour limiter les comportements à risque ou même prescrire des traitements préventifs. Dans le même temps, l’IA pourra prédire l’efficacité d’un traitement pour un patient donné.

L’IA, correctement utilisée par les médecins, nous promet donc de passer d’une médecine curative à la médecine des 4P : Prédictive, Préventive, Personnalisée et Participative.

Sources :

 

Le diagnostic assisté par l’IA

est plus fiable

et plus rapide à établir

 

 

 

 

 

Grâce à l’analyse prédictive,

les médecins pourront prédire

les risques de contracter

une pathologie future

 

 

 

Avec l’IA, les médecins peuvent

prédire l’efficacité d’un traitement

et donc prescrire le plus pertinent

pour chaque patient

 

 

 

 

 

A propos de l’auteur :

Mathieu Poissard, responsable marketing de Neovision, met notamment ses compétences au service de la vulgarisation scientifique de l’intelligence artificielle et ses applications.

 

Lien vers notre site web :

http://neovision.fr/

http://neovision.fr/intelligence-artificielle-et-sante-applications/

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